S’adapter est une histoire toute en douceur racontée par les pierres. S’adapter est l’histoire d’un handicapé mais avant tout celle d’une fratrie qui va évoluer rapidement : là où l’aîné représente l’amour fou, la cadette représente la colère. Rédigé sur un socle autobiographique, lorsque Clara Dupont-Monod décrit le petit frère.
S’adapter est un livre de mémoire pour un enfant mort à l’âge d’une dizaine d’années, lorsque l’écrivaine en avait vingt.
Plus qu’un livre de 171 pages, il s’agit de sentiments écrits bout à bout sur la famille, la réflexion, la tendresse, la compréhension et l’espoir. C’est un récit en trois parties : une partie sur un aîné qui observe et apprend à aimer d’un amour fou l’enfant différent, une autre sur la cadette qui voit son monde s’écrouler et emplie d’une colère ainsi qu’un refus de l’enfant handicapé et enfin une dernière partie intitulée « Le dernier » sur le quatrième enfant qui arrive après une terrible bataille au destin funeste, dans le but de réparer cette famille brisée.
Si les génies existent, qu’ils m’accordent un vœu, celui d’à nouveau découvrir ce livre, ses pages et son histoire. On dit que tout le monde est fou, et que chaque fou a besoin de son endroit rien qu’à lui : certains diront une montagne, d’autres une cour d’école. Moi, je vous réponds ce livre, laissez-moi me perdre dans ces pages pour que je puisse me retrouver. Laissez-moi m’adapter. M’adapter à ces mots. M’adapter à ces gens dont je découvre l’intimité. M’adapter à ces mondes.
J’ai lu et relu le livre à la recherche du passage parfait, celui que l’on n’oublie pas. Mais comment, comment faire ressentir en un passage tout ce que le livre apporte ? Devrais-je choisir les premières pages, ou ?… je sais, le premier mot qui me vient : « tendresse » qui apparaît à la page 30.
« Il avance avec précaution, les bras chargés de ce grand enfant dont la tête dodeline. Sur sa hanche, rebondit un sac avec une bouteille d’eau, un livre et un appareil photo. Il repère l’endroit où le terrain devient plat.
Les pierres forment une petite plage.
Il dépose le corps avec délicatesse, la main contre sa nuque.
Il cale sa taille, déplace un peu son menton pour qu’il reste à l’ombre d’un immense sapin.
L’enfant soupire d’aise. »
Les mots-clefs qui décriraient le mieux ce livre seraient « tendresse », « patience », « désespoir », « espoir », « compréhension » et « Amour ».
Ce roman nous ouvre les yeux sur ce qui est inadapté, celui que l’on voit, l’enfant, et celui que l’on observe, le monde. Personnellement, il ne m’a rien appris cependant il m’a montré, j’ai levé la tête de ce livre, puis, j’ai observé en silence. Le silence et toutes mes pensées sur notre monde.
Les pages de ce livre ont la possibilité de nous faire prendre conscience de beaucoup de choses,de la plus facile à la plus compliquée. Le monde est difficile cependant, il est toujours possible de faire bouger les choses, même si elles paraissent minimes.
S’il fallait une seule phrase pour conclure, je vous écrirais celle-ci : « S’il faut s’adapter à l’inadapté, c’est qui l’inadapté ? »
S’adapter est désormais l’un des livres que je recommande le plus chaudement !
Alana