L’interview de Djaïli Amadou Amal - Partie 3

Vendredi 27 novembre 2020

Elio :

8. Page 95, vous écrivez, parlant du viol de Hindou : “Le devoir conjugal ! On me cita un hadith du Prophète : Malheur à une femme qui met en colère son mari, et heureuse est la femme dont l’époux est content d’elle ! Je ferais mieux d’apprendre tout de suite à satisfaire mon époux. Le médecin ne s’en formalisa pas non plus. Tout s’était déroulé normalement. […] D’ailleurs, qui a osé évoquer le mot “viol” ? Le viol n’existe pas dans le mariage.” Dans cette phrase et même dans tout le roman, on a l’impression que les hommes(masculins) utilisent, comme prétexte, la religion pour justifier et même peut-être défendre le sort réservé aux femmes. Est-ce un problème que vous avez aussi cherché à soulever ?

9. Selon le collectif “NousToutes”, situé en France, qui est un collectif féministe engagé contre les violences sexistes, sexuelles, économiques etc… 61 femmes sont mortes tuées par leurs conjoint ou ex-conjoint, depuis le 1er janvier 2020. En France comme au Cameroun, les femmes se taisent de honte à cause du regard de la société, est-ce que Hindou représente cette catégorie de femmes ?

10. Si vous vouliez dire quelque chose, un mot, une phrase, une parole à adresser à toutes les filles qui subissent des mariages forcés au Cameroun, et aux femmes de France qui sont violées, torturées physiquement et mentalement… Si vous aviez quelque chose à transmettre, qu’est ce que cela serait ?