Interview de Nathan Devers par la classe- journal

Vendredi 2 décembre 2022

Entretien réalisé par Rémi, Maxence et Gabriel. Enregistrement audio et synthèse.

Quand vous avez écrit ce livre, pensiez-vous qu’il puisse toucher un public de lycéens ?

Quand Nathan Devers écrit un livre de manière générale, il ne pense pas à ce qu’il se passera après. Il est juste dans le roman et il n’est pas en train de se dire qui vont être les lecteurs, comment ça va se passer, quelle va être la réception du livre, mais pour Les liens artificiels, il avait envie de l’écrire pour des gens qui sont un peu fâchés avec la lecture au sens large du terme, pour les générations qui vivent aussi dans un siècle d’écrans, dans une époque de réseaux sociaux, où le fait de lire un livre est moins évident que cela pouvait l’être il y a 50 ans. L’univers qu’il décrit est souvent snobé par les écrivains. Ce qui l’a le plus touché, c’est les lycéens, qui pendant les rencontres sont venus le voir en lui disant que c’était la première fois qu’ils lisaient un roman et qu’ils ont pris plaisir à le lire au lieu de rester devant leurs écrans. Et c’est ce qui l’a le plus touché. Donc oui.

Vous-même quand vous étiez lycéen, pensiez-vous devenir écrivain ?

Non, il ne le pensait pas, il aimait bien lire mais c’est venu à la fin du lycée. Il n’aurait jamais imaginé devenir écrivain. En revanche, il aimait bien raconter des histoires, pas forcément par écrit, mais surtout à l’oral. Donc pour répondre à la question, c’est non. Vous aviez une passion pour la lecture à cette époque-là ?

Il lisait beaucoup, il a eu une enfance religieuse donc il lisait essentiellement des livres religieux. Il ne lisait pas n’importe quel livre. Alors qu’aujourd’hui, ce qu’il adore c’est lire de tout, des livres qui lui plaisent, de la littérature, de la philosophie, des récits de voyages, des livres de politique, comme si à un repas on mangeait de tout, comme dans un buffet. Au final, il n’avait pas ce rapport-là.

Qu’attendez-vous de cette journée en compagnie des lycéens ?

Ça a été une aventure formidable, pendant ces deux mois et notamment les deux semaines où on s’était déjà tous rencontré dans les villes, etc. Il attendait de nous dire merci en quelque sorte car ça lui a fait immensément plaisir de participer à ça et puis de parler de tout.

Avez-vous en tête l’idée d’un prochain roman ?

Oui, il l’a presque fini, mais il ne l’a dit qu’à son éditeur. Il sera très différent. Il y a deux écoles chez les écrivains, ceux qui récrivent tout le temps le même livre et ceux qui entre deux livres deviennent quelqu’un d’autre. Donc il sera différent.

Pod de l'académie de Rennes - Enregistrement interview Nathan Devers par la classe journal Goncourt des Lycéens