Où étiez-vous pendant l’annonce du prix Goncourt des lycéens ? J’étais dans le bureau de mon éditrice, j’attendais l’annonce du prix puis j’ai reçu l’appel de la Fnac.

Vous attendiez-vous à avoir le prix Goncourt ? Je ne m’attendais pas à avoir un prix. Je voulais juste que mon livre marche. Déjà quand l’éditrice m’a appelé pour me dire que j’étais sur la première liste Goncourt, j’étais halluciné. Je ne savais même pas que c’était ce jour-là.

A qui adressiez-vous votre livre, plutôt aux adultes ou aux lycéens ? Je ne pense pas trop au lectorat quand j’écris, et la frontière est poreuse entre littérature adulte et littérature ado. J’ai peut-être écrit pour mes parents, pour leur permettre de relever la tête. A la limite, je pensais que les lycéens du Liban pouvaient s’intéresser à mon livre. Mais je suis touché que les les lycéens d’ici aient pu l’aimer. J’ai été surpris d’avoir été choisi.

(réponse de l’éditrice) Peut-être car l’auteur est généreux, proche de ses lecteurs. Son livre est magnifique. Je savais que ça allait parler aux jeunes, les problématiques sont actuelles (sa famille, ses origines)

Quels souvenirs garderiez-vous de cette expérience, du Goncourt ? Je me souviendrai des rencontres, bien sûr de l’annonce du prix. Cette experience m’a redonné de la force, et de l’humilité. Cela me marquera pendant longtemps.

Est-ce que vous-voyez votre famille différemment depuis l’écriture de votre roman ? Non, même si je vis en France, ma place est plus au Liban. Avoir le prix Goncourt des lycéens a été le plus beau cadeau. Ma mère en est très fière.

Pensez-vous être la dernière personnes à écrire sur le Liban, d’autres personnes écriront-ils après vous ? Non, beaucoup de personnes écrivent sur ce sujet. D’ailleurs de manière surement plus positif.

Quels messages voudriez-vous faire passer aux jeunes, aux lycéens ? L’engagement des jeunes est très important. C’est une chance de faire partie du Goncourt des lycéens. Cela apporte beaucoup de choses et suscite des lectures.

Pourquoi avoir écrit sur le Liban ? Depuis que je suis petit, je souhaite faire quelque chose dans l’art. Je ne sais pas pourquoi j’ai écrit sur le Liban. Ce n’était pas prémédité. Le livre est vivant, il est ancré dans la vie.

Questions à l’éditrice

Est-ce que ce prix a changé va changer votre maison d’édition (Stock) ? C’est la deuxième année consécutive que cette édition reçoit le prix Goncourt des lycéens. Le prix va changer les ventes de Beyrouth sur Seine. Les ventes dependent de la notoriété de l’auteur. Au début, Beyrouth-sur-Seine a été imprimé en 10 000 exemplaires et finalement 120 000 exemplaires ont été réimprimés pour répondre à la demande. Le prix apporte de la visibilité roman. 500 livres paraissent le même jour. Ce prix montre que le livre transmet des valeurs, que son public est engagé. Les lycéens sont des grands lecteurs. Les ventes ont fortement augmenté grâce au prix Goncourt des lycéens.

Pensez-vous que les livres vont par la suite disparaître et devenir des livres numériques ? Non, je ne pense pas. En France, il y a un certain attachement aux livres papiers. Les livres papiers ont des thèmes différents des livres numériques. Le public est aussi différent.

Pourquoi avoir choisi de publier ce roman (les éditions Stock) ? Tout d’abord, c’est le chef des éditions Stock, Manuel Carcassonne, qui décide des publications. Sabyl est drôle. Il fait des scènes catastrophiques ou drôles. Il est comme la vie, triste et joyeux. Son style est réfléchi comme un souffle. Personnellement, je trouve que Sabyl est plein de surprises, il n’a pas de formalité dans l’écriture.

Pod de l'académie de Rennes - Interview de Sabyl Ghoussoub par la classe journal du Goncourt des lycéens