Rencontre avec Dorothée Janin, La Révolte des filles perdues

Dimanche 3 décembre 2023

Aujourd’hui, lors de la rencontre nationale, la classe journal a pu assister à la conférence de Dorothée Janin. Elle est venue nous parler de son livre, La Révolte des filles perdues.

Dans son roman, Dorothée Janin raconte l’histoire de la révolte des filles de la prison de Fresnes en 1947 et nous explique qu’elle continue d’être touchée par ces histoires. Elle dit avoir eu "du mal à sortir du livre " tellement elle était submergée par les émotions. En effet, le livre retrace des histoires réelles. Dorothée Janin ne voulait pas inventer des personnages et une nouvelle histoire. Pour elle, l’histoire de ces femmes mérite d’être connue : « Je ne voulais pas remplacer leur voix ». L’histoire qui l’a le plus touchée est celle d’une jeune fille de 12 ans, arrêtée pour avoir volé un chou. Elle a donc été emprisonnée à partir de 12 ans jusqu’à la mutinerie de 1947. Dorothée Janin a découvert cette révolte par hasard dans un livre d’Histoire et s’est passionnée pour la vie de ces jeunes filles et leur combat. L’auteure a utilisé les archives de Fresnes comme matériau documentaire, par exemple : les cahiers de surveillance qui décrivent ce qui s’est passé dans la prison heure par heure. L’horreur racontée dans ces cahiers l’a choquée. Par exemple y était consigné à la même heure les faits suivants : « Odile a été insolente » ; « le lavabo a débordé » ; « on a retrouvé le bébé de Jacqueline mort ». Ses sources d’inspiration sont : L’œuvre de Marcel Proust - le message que Proust véhicule est qu’il n’y a pas vraiment de vie ratée, et qu’il faut vivre en profondeur. La poésie - genre littéraire qu’elle lit le plus. Elle a mis trois ans à écrire son livre. Dorothée Janin s’est énormément renseignée sur la mutinerie et a dû faire plusieurs pauses car elle était très impliquée et touchée par l’histoire. Dorothée Janin résumerait son livre en deux mots, "honte" et « fierté ». Les jeunes filles étaient au cœur de l’humiliation car elles n’étaient pas dans la norme, elles devaient être « obéissantes », « silencieuses » et « douces. » Au cœur de cette honte, elles ont trouvé de la fierté. Elles ont résisté par la provocation, l’humour et le lien qu’elles ont tissé entre elles. Le jour de mutinerie était un jour d’orgueil. « Je me suis sentie portée par cette fierté » nous confie Dorothée Janin.

Emma et Emily