Le 8 octobre, nous avons vécu un moment de rencontre enrichissant avec les 14 écrivains du prix Goncourt des lycéens, sous le chapiteau du Cabaret Sauvage (Paris 19e). L’ambiance était chaleureuse et atypique. Tandis que deux journalistes animaient les discussions, distribuant la parole à la dizaine de classe présentes, les élèves de l’école Estienne dessinaient en direct ce dont parlaient la scène et la salle.
Ce fut un instant d’émotion et de partage entre les élèves et les auteurs. Un extrait de chaque livre était lu, en amont du dialogue entre son auteur ou autrice et les élèves. Parfois, la simple évocation de prénoms ou des mots de l’œuvre ravive de douloureux mais précieux souvenirs. Ruben Barrouk fond en larmes alors qu’il découvre la figure de sa grand-mère, dessinée par les élèves de l’école Estienne. Chaque auteur partage sa passion et nous invite en voyage et dans sa vie. Oliver Norek, auteur des Guerriers de l’hiver, nous raconte son expérience en Laponie : il détaille les conditions météorologiques, et transporte l’auditoire dans cette région lointaine.
« Les filles, ne vous mariez pas ! », déclare Abdellah Taïa à la salle. Auteur du Bastion des larmes, il nous parle de la liberté, belle et flamboyante, de ses 6 sœurs, de leur résistance à la pression de la culture patriarcale marocaine, et du progressif effacement de cette liberté dès lors qu’elles trouvent un époux. Il nous dit de sortir du cadre de la société pour connaître le véritable amour, il fait l’éloge d’un « romantisme de feu ». Les auteurs et autrices ont en effet voulu nous faire passer des messages, que ce soit pour nous enseigner le passé et nous transmettre leurs expériences ou nous encourager à vivre pleinement nos vies. Les mots sont percutants et marquent les esprits. Des larmes sont versées, des éclats de rire ont secoué le chapiteau du Cabaret Sauvage.