Pastiche sparnacien d’incipit

Aux confins de la Champagne, une classe porte le nom de HLP Al.

Depuis octobre 2024, j’habite rue M-S dans le centre d’Epernay, loin du Cabaret Sauvage.

Nous avions trente-cinq jours devant nous pour découvrir les auteurices du Goncourt des lycéens et leurs univers. Pas un jour de plus.

La terre de Paris frémit sous nos pas lourds. Nous nous hâtons de cette lenteur presque hypnotique des grands corps fatigués d’adolescents dans le métro.

Le bassin de La Villette est bas sur le Cabaret Sauvage. ll y avait là, dans le quartier de La Villette, un bruit.

A chaque fois que je pousse la porte…

Tu as sûrement entendu parler des enfers ? Là c’est pareil, mais ce ne sont que les lumières rouges du Cabaret Sauvage.

La première fois que l’élève voit l’auteur, il le trouve concentré à sa table nettoyant son stylo.

Le vois-tu ? Les vois-tu ces auteurices ? Je montre un très grand sourire interrompu et je suis muette face à tous ces auteurices, ou presque, quand le micro arrive.

C’est comme si tout le monde connaissait les auteurs, sauf moi.

Elle a toujours été très blonde, mais lorsque les lumières du Cabaret se sont allumées, son blond s’est transformé en un mélange de rouge et de reflets violets.

Il n’existe aucune image de cet instant précis, cet instant où nous avons rencontré les auteurices.

J’ai reçu l’appel vers 22 heures, je venais de rentrer, j’avais encore mon manteau sur le dos et mon sac lourd, plein de livres du Goncourt, j’avais oublié mon portable là-bas.