Pour Alice, « Saturne » vaut bien 4 étoiles

Vendredi 13 novembre 2020

Alice, élève du lycée Georges Brassens de Neufchâtel-en-Bray, a beaucoup aimé le roman de Sarah Chiche. Et elle en parle bien :

Le roman de Sarah Chiche, écrivaine et psychanalyste française de 44 ans, raconte une histoire bouleversante et émouvante, pleine de douleur, de violence et de chagrin.

Ce roman nous fait plonger dans l’univers mélancolique d’une enfance hantée par le deuil.

Cette histoire nous renvoie en automne 1977, dans le passé familial d’Harry mort d’une leucémie, laissant sa fille de quinze mois.

Tout commence avec le grand-père de la narratrice Joseph, un médecin réputé, exerçant à la clinique des Glycines d’Alger. Suite à la guerre d’Algérie, il fuit en France pour y construire un « empire médical ». Il est père de deux enfants : Armand dont l’ avenir est tout tracé, et Harry dont l’avenir anfractueux ne lui permettra pas de voir sa fille grandir.

Après le portrait du père, Harry, commence la deuxième partie qui est celle de sa fille. Une enfance hantée par le deuil de la narratrice qui entendait souvent répéter « oh tu as le sourire de ton père », celle d’une enfant qui aurait dû mourir, mais qui est devenue écrivaine grâce au fantôme de son père car, dit-elle, « la certitude que je ne pouvais pas me tuer puisque j’étais déjà morte s’est installée par degrés, en même temps que la sensation inexprimable d’être entièrement réfugiée dans une tête gigantesque contenant toutes les vies des vivants et des morts ». Sarah Chiche dans son livre utilise des mots vraiment profonds qui expriment sa souffrance, sa dépression sévère.

Saturne est un texte bouleversant, mystérieux, avec une vraie mémoire du deuil grâce à une révélation de l’écriture. « De Saturne, astre immobile, froid, très éloigné du soleil, on dit que c’est la planète de l’automne et de la mélancolie ». Mais Saturne est peut être aussi l’autre nom du lieu de « l’écriture ».

Ce livre, restituant des scènes très précises avec un passé oppressant et une histoire familiale terrible et mortifère, est vraiment un moyen de s’en sortir.

Alice